Lucas Rodriguez pour La Dépêche du Midi
Le débat autour du port du maillot arc-en-ciel fait les gros titres. Alors que certains joueurs ont expliqué leur refus de s'engager dans cette cause, pour la ministre des Sports Amélie Oudea-Castéra leurs discours ne passe pas.
Ce mercredi 17 mai, lors d'une table ronde organisée au siège de Paris 2024, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a exprimé une fois de plus ses regrets quant au manque d'adhésion de certains acteurs à la lutte contre l'homophobie.
"Il s'agit d'un sujet qui n'a rien à voir avec la religion"
Selon elle, la religion n'a rien à voir avec le fait de ne pas jouer, juste parce qu'il y a un drapeau arc-en-ciel sur le maillot, "Nous aurions souhaité la participation des 800 joueurs présents ce week-end, mais 7 ont fait défaut. Il s'agit d'un sujet qui n'a rien à voir avec la religion".
La ministre a également taclé l'entraîneur de Brest, Eric Roy, qui avait critiqué la LFP sur le fait de mettre la journée pour la lutte contre l'homophobie a une période cruciale de la saison, "Ce n'est en aucun cas une question d'équité sportive, comme certains ont pu le prétendre." explique-t-elle.
Consciente des divergences qui existent autour de la lutte contre l'homophobie, la ministre a souligné sa volonté de prendre ce problème plus au sérieux à l'avenir "Nous devons mieux prendre en compte les droits des personnes LGBT".
La ministre des Sports félicite la LFP
Par ailleurs, Amélie Oudéa-Castéra a tenu à féliciter la Ligue de Football Professionnel (LFP), soulignant que l'opération menée était "exemplaire".
Interrogée dès le week-end dernier sur le refus de certains joueurs de participer à cette journée de lutte contre l'homophobie, la ministre s'était montrée favorable à l'idée de voir les clubs sanctionner les réfractaires "Je suis d'avis que les clubs, en dialoguant avec leurs joueurs, doivent prendre des mesures de sanction."
Il est évident que la lutte contre l'homophobie reste un sujet clivant dans le monde du football français. Alors que certains joueurs continuent de s'opposer à cette cause, la ministre des Sports appelle à une prise de conscience plus profonde et à une action concrète pour garantir l'inclusion des personnes LGBT dans le sport.
Les débats ne font que commencer, mais il est temps pour les acteurs du football français de faire preuve de responsabilité et de solidarité afin de lutter efficacement contre l'homophobie.
Walid Regragui vole au secours d'Aboukhlal
La star marocaine du TéFéCé est dans la tourmente. Son image est ternie par différentes affaires qui le touchent. Cependant, Zakaria peut compter sur un soutien de taille qui est son sélectionneur, Walid Regragui.
Zakaria Aboukhlal fait encore la une de l'actualité. Après avoir refusé de jouer, car il ne voulait pas revêtir le maillot arc-en-ciel en signe de lutte contre l'homophobie lors du match contre Nantes ce dimanche 14 mai lors de la 35e journée de Ligue 1.
En effet, l'international Marocain se retrouve une fois de plus au centre d'une polémique. Cette fois-ci, il est accusé d'avoir proféré des propos inappropriés envers Laurence Arribagé, adjointe au maire en charge des Sports, lors des célébrations qui ont suivi la victoire du TFC en finale de la Coupe de France.
Une information, qui surprend son sélectionneur, Walid Regragui, notamment par son timing. L'entraîneur de 47 ans a exprimé son soutien à son joueur.
"C'est un jeune homme respectueux"
L'entraîneur demi-finaliste de la Coupe du Monde au Qatar, s'est exprimé dans L'Équipe, sur cette affaire qui touche le Toulouse FC et son attaquant droit en sélection.
"Mon équipe technique et moi-même avons été totalement pris au dépourvu. Si l'on peut imaginer un joueur dans ce genre d'affaire, ce n'est certainement pas Zak'", confie Walid Regragui.
"C'est un jeune homme respectueux, doté de vraies valeurs et d'une excellente éducation, transmises par des parents ouverts que nous avons eu la chance de côtoyer lors de la Coupe du monde au Qatar. Ce qui me surprend surtout, c'est le timing. Au final, on risque de se retrouver dans une situation de parole contre parole. Je n'ai pas été contacté par le club, mais Zak m'a appelé : il a catégoriquement nié cet incident avec l'élue (il aurait déclaré : 'Chez moi, les femmes ne parlent pas comme ça aux hommes')."
Regragui ne croit pas en cette histoire
"Notre responsable d'équipe est une femme, et quand elle s'est emportée à plusieurs reprises pendant la compétition, il baissait la tête. Il a un profond respect pour les autres, il était fier de représenter son pays et de faire partie du groupe".
Au moment où nous parlons, Zakaria Aboukhlal est exclu des séances d'entraînement collectives du groupe professionnel du TFC depuis ce lundi 15 mai.
Cependant, le torchon semble brûler entre le Marocain et le club. Zak veut partir et le club veut s'en séparer. Il faudra attendre les résultats de l'enquête interne menée par le club, pour tirer des conclusions de cette affaire.