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Deux clubs dominent le football toulousain avant la première guerre mondiale : le Stade Olympique des Etudiants Toulousains et le Stade Olympien Vélo Sport de Toulouse. Les "Etudiants" se paient même le luxe d'éliminer sèchement (5-0 !) l'Olympique de Marseille (1905) et le fameux Olympique Cettois (1907) en phases finales du championnat de France U.S.F.S.A. Hélas, les Toulousains n'atteignent jamais la finale nationale, échouant en demi-finales en 1905 et 1906. Les Etudiants se muent en Stade Toulousain (1908) et dominent sous ce nom la période allant jusqu'à la première guerre mondiale, sans pour autant atteindre les demi-finales nationales.

Ainsi, contrairement à une légende tenace, le football de "haut niveau" est pratiqué dans la ville rose depuis déjà un siècle ! Toulouse, à l'image de Bordeaux, est à la pointe du football dans une zone pourtant largement favorable au rugby.
Rappelons ici que les rugbymen du Stade Toulousain n'engrangent leur premier titre national qu'en 1912.
 
L'entre-deux-guerres est nettement plus favorable aux manieurs de ballon ovale. Toutefois, l'idée de créer un grand club pro à Toulouse émerge rapidement. Le 7 juillet 1936, une commission de propagande pour l'implantation du football professionnel à Toulouse se réunit sous l'impulsion de M. Lauriol et du président du F.C. Sète voisin, Georges Bayrou. On décide d'organiser des matches de prestige afin de jauger le potentiel de spectateurs dans la cité des violettes. La première rencontre oppose le club espagnol de Baladona au F.C. Sète (victoire sétoise 3-0) devant 10.000 spectateurs. Les Sétois affrontent ensuite Cannes : nouvelle victoire de Sète et surtout nouveau succès populaire. Enfin, le 3 janvier 1937, les Toulousains goûtent au football européen avec un match Wiener de Vienne contre Kipest de Budapest. Ces matches d'exhibition s'étant montrés concluants en terme de recettes, la création d'un club professionnel à Toulouse est décidée.

Le 20 mars 1937, dans une salle du 9 place des Arcades au Capitole, naît le Toulouse Football Club, dont les couleurs sont rouge et blanche. M. Lauriol en est le président. Le club est admis à disputer le championnat professionnel de Division 2 en juillet 1937.
 
Le Stadium (10.000 places) est mis en chantier en cette même année 1937 afin d'accueillir la prochaine Coupe du Monde.
 
Le premier entraîneur-joueur de Toulouse est l'ancien capitaine de l'équipe de France, Pierre Cazal.
 
Le gardien Roux et les attaquants Cammarata, Laurent et Jelinek sont les fers de lance de la jeune équipe. Pour leur première saison, les Rouge et Blanc terminent à une honorable 7e place. En Coupe de France, le T.F.C. atteint le stade des 8es de finale. L'Olympique Lillois met fin à cette campagne (1-0).
 
L'avant-centre Planques signe à Toulouse pour la somme importante pour l'époque de 65.000 F. Avec ses coéquipiers, il mène le T.F.C. en 4e position du championnat 38-39. Mais la guerre intervient. De nombreux joueurs s'exilent à Toulouse, et le club devient une place forte du football français. Au cours de la saison 40-41, le T.F.C., renforcé par les Racingmen Diagne, Dupuis et Zatelli, enlève la finale de la Coupe de France de zone non occupée face à Saint-Etienne (1-0 but de Zatelli). En finale inter-zone, les Toulousains, qui pratiquent un W.M. défensif avec marquage individuel, sont battus 3-1 par les Girondins de Bordeaux.
 
Deuxième des championnats de zone Sud 1941 et 42, le T.F.C. est enfin sacré champion en 1943.

La saison suivante, la funeste réforme du colonel Pescot transforme le T.F.C. en Toulouse-Pyrénées. Cette équipe fédérale atteint la 6e place en championnat et les 8es de finale de la Coupe de France, tandis que le T.F.C. amateur est éliminé en 16es.
 
Dès 1944, les équipes fédérales disparaissent et le T.F.C. "renaît". Toulouse parvient en demi-finales de la Coupe 1945, mais est sèchement éliminé par Lille, 4-0.
 
Le T.F.C. est reversé en D2 à la reprise des compétitions de paix. MM. Bardou, Masal et Carrière composent le comité directeur du club. Cammarata est nommé entraîneur-joueur et recrute René Vignal. La ligne d'attaque Cammarata-Keller-Hoffman inscrit 88 buts dans la saison (seul le L.O.S.C., champion de D1, fait mieux avec 89 buts), permettant au T.F.C. de terminer 2e derrière Montpellier au goal-average et d'accéder en Division 1. M. Bardou quitte alors la président avec le sentiment du devoir accompli. M. Lauriol reprend son poste.
 
De nouveaux joueurs font leur apparition comme Noël Sinibaldi, mais très vite, les résultats sont plus que moyens ; M. Bardou est alors rappelé à la présidence. Il place Enée, joueur au T.F.C. depuis 1942, au poste d'entraîneur. Celui-ci parvient à maintenir le club parmi l'élite en arrachant la 14e place.
 
A l'intersaison 1947, Toulouse perd de nombreux joueurs dont Keller et Vignal, cédé au Racing pour 2 MF. Le gardien Ibrir, Fortunel, Sbroglia et Bilancini endossent la tunique rouge et blanche. Toujours sous la conduite d'Enée, le T.F.C. se classe 13e.
 
La grande affaire de l'année 1948 est l'arrivée à Toulouse du canonnier yougoslave Golob, grâce au talent de négociateur du président Bardou. Les frères Lanfranchi sont également recrutés et le T.F.C. se hisse en 9e position au printemps 1949. Le club de la cité des violettes évolue désormais dans un Stadium refait à neuf et pouvant accueillir jusqu'à 35.000 spectateurs.
 
La saison suivante montre enfin la vraie valeur de la formation toulousaine, juste renforcée par Urbanski et Marty. Seconds à l'approche des fêtes de fin d'année, les "Violettes" décrochent la 4e place, avec quelques regrets. Le président Bardou est tout de même fier de son équipe qui peut compter sur un public fidèle : plus de 10.000 spectateurs de moyenne sont enregistrés au Stadium !
 
Durant la période des transferts, l'avant-centre Poblome et le meneur de jeu Gomez quittent la ville rose, tandis que l'attaquant de Valladolid Vaquero vient renforcer la ligne offensive. Hélas, durant la saison 1950-51, la malchance s'acharne sur le T.F.C. L'infirmerie ne désemplit pas et les finances sont au plus bas. En cours de saison, le siège du club quitte la place du Capitole pour s'installer rue d'Alsace. Ce déménagement provoque une scission au sein des dirigeants, les anciens restant alors au Capitole !
 
17e au classement final, les Toulousains retrouvent "l'enfer de la D2". Un changement s'opère alors à la tête du club : le comité directeur est réduit à six membres dont MM. Lonné et Puntis. M. Bardou reste président et Enée entraîneur. Il dirige une équipe qui enregistre les départs de Fortunel, Sbroglia, Marcel Lanfranchi et Ibrir. Pour composer sa formation, Enée s'appuie sur une base défensive solide (Mercadier, Jean Lanfranchi, Libar et Bouchouk), mais délaisse quelque peu l'attaque. Résultat, le T.F.C. est 12e de D2, en marquant seulement 52 buts pour 57 encaissés.
 
Cette désillusion entraîne une nouvelle révolution de palais : M. Puntis, ancien trésorier et mécène du club, est porté à la présidence. Il démet Enée de ses fonctions et nomme Charles Nicolas entraîneur. Dans le même temps, le T.F.C. perd son international André Frey, au club depuis 1944.
 
Rapidement, les Toulousains sont à la lutte en haut de tableau avec Strasbourg. Le match décisif entre les deux clubs se déroule à la Meinau devant 27.000 spectateurs dont un millier de Toulousains. A cette occasion, les supporters du T.F.C. offrent à leurs homologues strasbourgeois une oie vivante. Hélas, du fait d'un arbitrage très contestable de M. Tordjam, le match, remporté par Toulouse 2-1, se termine dans la plus grande confusion : envahissement du terrain, intervention de la police... Du coup, les Strasbourgeois, mécontents, rendent l'oie ! De retour à Toulouse, les supporters s'occupent de l'animal puis le font empailler à sa mort. Ainsi, cette "mascotte" trônera désormais au siège du club.

A l'issue de la saison, les Rouge et Blanc sont sacrés champions de D2 et accèdent en première division. L'attaque toulousaine est particulièrement efficace avec 92 réalisations, tandis que la défense est hermétique (29 buts concédés). Cette équipe 1952-53 a fière allure : citons ici le gardien Rouxel, les défenseurs Pleimelding et Hadad, les milieux Rossi, Dereuddre et Cahuzac, sans oublier les redoutables attaquants Bouchouk, Mellberg (meilleur buteur cette saison avec 27 buts) et le Finlandais Rytkonen, grande vedette du T.F.C. jusqu'à son départ en 1960.

Eliminé en Coupe de France en 8es de finale, le T.F.C. participe à la première Coupe Drago. Le 5 mai 1953, Sochaliens et Toulousains s'affrontent en finale. Menés 3-0 à la mi-temps, les Toulousains remontent leur handicap après le repos, 3-3 ! Sochaux est déclaré vainqueur après tirage au sort...
 
De retour en D1, Jules Bigot, ex-international et deux fois vainqueur de la Coupe de France, prend en main l'équipe. Sur leur lancée, les Toulousains jouent les premiers rôles en championnat, se classant 4e en 1954. M. Puntis quitte alors son poste de président pour reprendre celui de trésorier. M. Lonné lui succède, mais est toujours conseillé par son prédécesseur.
 
La saison 1954-55 voit un combat acharbé pour la première place entre Toulouse et le Stade de Reims. Le jeudi 3 février 1955, 30.000 spectateurs envahissent les tribunes du Stadium, deux heures avant le coup d'envoi du choc T.F.C.-Reims. Même les patrons toulousains accordent à leurs employés une permission exceptionnelle ! L'ailier Valorizek ouvre la marque pour Toulouse. Le T.F.C. se dirige alors tout droit vers une victoire importante, quand l'arbitre accorde un penalty aux Rémois. Raymond Kopa le transforme et les deux équipes se séparent sur ce score nul de 1-1. Finalement, les Rémois sont sacrés champions de France, les Toulousains ratant le titre et une place en Coupe des Champions, nouvellement créée, pour quatre points...

Septième en 56, puis 8e en 57, le T.F.C. a bien du mal à suivre les grosses cylindrées pour le vingtième anniversaire du T.F.C. professionnel. Pour fêter dignement cet événement, les Toulousains accèdent en finale de la Coupe de France !
Le parcours ne fut pourtant pas aisé : dès les 32es de finale, les Toulousains souffrent pour battre la modeste équipe de Blanzy-Montceau (2-1). En 16es, menés 2-1 par Lens, les Toulousains arrachent le match nul grâce au but de l'Argentin Di Loretto. Aucun suspense pour le match d'appui, le T.F.C. s'imposant 3-0.
 
Au tour suivant, les Rouge et Blanc peinent pour éliminer Grenoble (D2). Là aussi, le match d'appui est nécessaire pour atteindre les quarts (0-0 ; 2-0).
 
Se présente alors Sedan, vainqueur de l'édition précédente. Di Loretto, encore lui, arrache le résultat nul dans les ultimes secondes de jeu d'un but de la tête. Sous le coup de l'émotion, Jules Bigot s'évanouit et est transporté dans les vestiaires sur une civière ! Lors de la prolongation, les Toulousains, survoltés, inscrivent deux nouveaux buts, et, malgré le retour des Sedanais, obtiennent leur qualification pour les demi-finales.
 
30.000 spectateurs à Colombes accueillent le T.F.C. et l'O.G.C. Nice, grand favori de l'épreuve. Après 54 minutes de jeu, les Violettes mènent déjà 2-0. Mais en neuf minutes, les Niçois reviennent au score. Dans les ultimes instants de la partie, Bocchi décoche un tir des trente mètres qui fait mouche. Les Toulousains se qualifient pour la première fois pour la finale de la Coupe Charles Simon !
 
Les hommes de Bigot affrontent le S.C.O. Angers à Colombes. La partie est arbitrée, fait unique, par un Anglais, M. Clough. Il assiste à un match agréable où neuf buts sont inscrits ! Le T.F.C. mène rapidement au score 3-0 grâce à un doublé de l'international René Dereuddre et un but de Bouchouk. Grâce à son système de jeu moderne en 4-4-2, le T.F.C. garde une confortable avance. Bocchi, Di Loretto et Brahami alourdissent même la marque, et Toulouse remporte la Coupe 6-3.

Quatre jours plus tard, le T.F.C. se mesure au vainqueur de la Cup anglaise, Aston Villa. A la surprise générale, les Toulousains s'imposent 2-1.
 
Malgré l'arrivée de Jean Wendling, les années 1958 et 59 sont assez ternes pour le T.F.C. (10e et 14e). En revanche, 1960 voit le retour des Toulousains en haut de tableau. Emmenés par René Pleimelding, entraîneur depuis 1958, le gardien Roussel, les internationaux Richard Boucher, Pierre Cahuzac et Léon Deladerière, le Suédois Yngve Brodd et le Finlandais Aulis Rytkonen propulsent le T.F.C. en 5e place. Malheureusement, les trois années suivantes, les Toulousains retrouvent le ventre mou du classement.
 
Au seuil de la saison 1961-62, Jean-Baptiste Doumeng, le "milliardaire rouge" ami de M. Puntis, devient président. Sous son impulsion, les Toulousains se hissent à nouveau à la 5e place en 1964.
 
Le 16 juin 1964, Kader Firoud, joueur durant la guerre, devient entraîneur. Après une saison d'adaptation (11e), où Firoud met en place un système de jeu hyper défensif, le T.F.C. accroche une brillante 4e place qui lui ouvre les portes de la Coupe d'Europe des Villes de Foires. En Coupe de France, après avoir successivement éliminé Angoulême, Gueugnon, Lyon et Sochaux, les Rouge et Blanc affrontent le R.C. Strasbourg en demi-finales. Sous la pression de Baraffe, Dorsini et Jacky Bernard, Toulouse ouvre la marque dès la 11e minute par Soukhane. Suite à l'expulsion du gardien toulousain Devis, Soukhane prend sa place dans les buts. Les Strasbourgeois en profitent et arrachent la prolongation dans les ultimes secondes de jeu. Strasbourg enlève tous les espoirs de finale aux Toulousains avec deux nouveaux buts.

En 1966, le T.F.C. découvre enfin la Coupe d'Europe. Opposés aux Roumains du Dinamo Pitesti, les Toulousains s'imposent 3-0 devant une petite chambrée (5.000 personnes). Tout semble bien engagé pour passer ce tour. Mais en Roumanie, en l'espace de neuf minutes, Pitesti revient au score. Mené 4-1, le T.F.C. reste qualifié. Hélas, dans les dernières minutes, le Roumain Turkan brise les rêves toulousains en inscrivant un cinquième et dernier but.
 
Cette saison est également la dernière pour le Toulouse Football Club. Le président Doumeng est à la recherche d'argent et frappe à toutes les portes, y compris à la mairie, pour renflouer les finances du club. En vain...

Le club, avec joueurs et staff technique, déménage alors à Saint-Ouen et offre la possibilité au Red Star, qui se morfond en D2, de rejoindre l'élite ! Toulouse est dépossédée de son cher T.F.C. ; le foot professionnel est mort dans la ville rose.
 
Après l'absorption du Toulouse F.C. par le Red Star en 1967, Toulouse reste orpheline d'un club de haut niveau pendant trois saisons. En 1970, sous l'impulsion de Lilian Buzzichelli (président du "Buzzichelli-Leva-Sports", l'une des meilleures formations corpos du pays) et avec l'aide de nombreux industriels de la région, l'U.S. Toulouse est fondé le 25 mai 1970. Les couleurs adoptées sont le rouge et le jaune.
 
La mairie de la ville rose met à la disposition du nouveau club l'enceinte du Stadium. Pour s'assurer une base solide, l'U.S.T. absorbe les Cadets de Gascogne et l'A.S. Mermoz-Bonefoy.
 
Just Fontaine rejoint le club en qualité de découvreur de talents. José Farias est recruté au poste d'entraîneur-joueur.
Fort de tous ces atouts, la Fédération invite l'U.S.T. à participer au championnat National (D2) en 1970-71. Résultat de ce premier exercice Toulouse s'en sort honorablement avec une 6e place.

A suivre...  
 
Sources :
- "La grande aventure du TFC de 1937 à nos jours", éditions Daniel Briand (1986).
- "Dictionnaire historique des clubs de football français", éditions Pages de Foot (1999).
- "L"histoire du Toulouse Football Club de 1937 à nos jours", éditions Universelles (2003).

 

 

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